Récemment Emilie Joubert, UI/UX chez Appstud a eu l’occasion d’approfondir ses connaissances sur les mécaniques de gamification. Elle vous dévoile dans cet article quelques informations, qui nous l’espérons, vous donneront l’envie d’ajouter de la gamification dans vos projets.
Une formation FIDBAK
Pour commencer, cette formation a été dispensée par FIDBAK, une entreprise spécialisée dans l’engagement par la gamification. Cette formation de 3 jours avec Alexandre Duarte – expert en gamification et auteur du livre La Boîte à outils de la Gamification chez Dunod, a permis d’explorer en théorie et en pratique : pourquoi et comment intégrer de la gamification dans un projet numérique ?
La gamification, quésako ?
On parle de gamification ou encore de ludification. Il s’agit de l’application des mécaniques de jeux à un processus, une application, une situation afin d’atteindre des objectifs spécifiques.
Par mécaniques de jeux, on entend les éléments archétypes qui sont liés au jeu, tous formats confondus : jeux vidéos, jeux de plateau, escape game, jeux collaboratifs, etc. Par exemple, cela peut se traduire par des récompenses, des badges, des barres de progression, des easter eggs, de la narration et du storytelling, des systèmes de points, du parrainage, des niveaux, etc.
Pour être plus concret, on peut citer en exemple l’application DuoLingo. Cette application gratuite d’apprentissage des langues est entièrement gamifiée. Une mascotte accompagne l’utilisateur dans sa progression. Ce dernier visualise les niveaux et reçoit des récompenses au fur et à mesure de ses apprentissages. Aussi, l’application favorise la connectivité sociale à travers des compétitions. Ainsi, Duolingo permet d’apprendre une ou plusieurs langues en s’amusant.
Pour découvrir un autre exemple d’application qui utilise des mécaniques de gamification, lisez notre article sur l’application incontournable : Zombies Run, une application de running entièrement gamifiée.
La gamification, quand et pourquoi ?
Comme pour chaque conception de produit ou service numérique, il est important de bien comprendre que l’attention doit être portée sur les utilisateurs, leurs attentes et leurs besoins. Ainsi, vous assurerez une conception efficace et cohérente.
Il faut garder en tête que la gamification vise en priorité à engager l’humain sur la durée, essentiellement pour impliquer et motiver, former, challenger et récompenser, voire même fidéliser.
Pour mieux comprendre, voici 2 cas concrets. Un bon usage de la gamification se veut en accord avec le contexte. La barre de progression linkedin va permettre de suivre son avancée et donner un statut à l’utilisateur. Ainsi, on le pousse à s’engager pour acquérir un statut supérieur.
Au contraire, un badge de la SNCF qui vient récompenser l’utilisateur pendant un trajet en TGV ne semble pas justifié. Il s’agit là d’une récompense sans justification : à quoi sert ce badge ? Qu’en retire l’utilisateur ? Y’a-t’il d’autres badges et si oui, comment les acquérir ?
Ici l’utilisateur n’a pas fait d’action concrète (si ce n’est d’être monté dans un TGV) dans le but d’obtenir une récompense puisqu’il n’a pas de rôle dans la vitesse du train. Aussi, il ne sait pas concrètement ce que peut lui apporter celle-ci.
Comment connaître ses utilisateurs ?
Si vous souhaitez intégrer de la gamification dans votre produit, il est important d’appliquer une bonne méthodologie UX pour savoir à quelle étape les mécaniques de jeux doivent intervenir et quelles sont les attentes des utilisateurs. En bref, identifier les points bloquants et toutes les opportunités d’engagements dans votre parcours utilisateur.
De plus, il est aussi possible de définir un ou des profils type de joueurs. L’entreprise FIDBAK a construit un questionnaire qui permet de définir un profil de joueur. En remplissant ce questionnaire, on peut faire ressortir les leviers d’engagement les plus forts auprès d’un utilisateur.
Qu’est-ce qu’un levier d’engagement ?
Les leviers d’engagement sont différents éléments et caractéristiques qui ont intérêt pour des joueurs et qui sont regroupés en 9 catégories.
Voici un schéma qui présente l’ensemble de ces leviers.
Donc si vous sondez votre public pour détecter quels sont les leviers les plus communs à vos utilisateurs, vous pourrez employer les bonnes mécaniques de jeux et ainsi concevoir un produit et un service adapté.
Une fois que vous avez pris connaissance des leviers d’engagement les plus forts concernant votre panel d’utilisateurs, il s’agit alors de créer des mécaniques de gamification. Pour cela, il est possible d’utiliser les gamifi’cartes.
Qu’est-ce que les gamifi’cartes ?
Il s’agit d’un outil pour la conception et l’itération autour d’un sujet de gamification. Ce jeu de carte se divise en 9 couleurs, chacune correspondant à un levier d’engagement (ex : sens en rouge foncé, immersion en violet foncé, etc.). Et sur chaque carte, on va retrouver une thématique pour pousser à la créativité tout en restant concentré sur les leviers qui nous intéressent.
Par exemple, si vos utilisateurs sont concernés par le levier “Sens”, vous pouvez piocher parmi les cartes rouge foncés :
En utilisant la carte “Héros”, je peux imaginer mettre l’utilisateur au centre de l’histoire par exemple en lui donnant le rôle de Superman. Ou encore, en piochant la carte “S’améliorer” j’imagine des niveaux à valider avec une certification lorsque les objectifs sont atteints. Ainsi, l’idée est d’itérer en fonction du contexte de votre projet.
Pourquoi tester ?
Enfin, comme tout projet centré sur les besoins des utilisateurs, pour être certains que vos idées de gamification fonctionnent, il est recommandé de tester vos hypothèses. Donc n’hésitez pas à réaliser des tests utilisateurs !
