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Impact écologique du Cloud : Démêler réalité et fiction

Impact écologique du Cloud : Démêler réalité et fiction

Introduction 

Le Cloud Computing est souvent entouré de nombreuses idées préconçues concernant son impact écologique.
Certains estiment que sa capacité à mutualiser les ressources entraîne une véritable réduction de l’empreinte carbone. D’autres pensent que des architectures propriétaires bien conçues sont amplement suffisantes.

Entre mythes et réalités, il est aujourd’hui temps de déconstruire les fausses croyances et d’appréhender les véritables enjeux environnementaux liés à cette technologie. 

Cet article se concentre sur trois axes principaux.
Tout d’abord, seront analysés les mythes persistants autour de l’impact de Cloud, dévoilant ainsi les idées fausses et les croyances erronées. Cette partie démêlera les idées reçues de la réalité, avec des exemples. 
Ensuite, une analyse sur la réalité de l’empreinte carbone de Cloud sera faite. 
Enfin, seront abordées les solutions et perspectives durables.

À travers cette exploration, l’objectif est de démêler fiction et réalité. L’idée étant de fournir une compréhension approfondie de l’impact écologique du Cloud et inciter à des actions responsables pour un avenir numérique plus respectueux de l’environnement. 

Mythes sur l’impact du Cloud 

Il y a de nombreuses idées préconçues sur l’impact écologique du Cloud. Cette partie reprendra 3 des mythes les plus courants.

Mythe 1 : le Cloud est responsable de la plupart des émissions de carbone.

Certains soutiennent que le secteur du Cloud est le principal contributeur aux émissions mondiales de carbone. Pourtant, les chiffres montrent que l’industrie de l’énergie et du transport a une empreinte carbone bien plus importante. (d’après Chiffres clés du climat. France, Europe et Monde). 

Alors pourquoi ce fait est autant exagéré ? Certainement dû à une focalisation médiatique sur le Cloud. Sans prendre en compte l’ensemble des engagements significatifs prit par d’énormes entreprises comme Amazon, Google et Microsoft, qui pourtant ont pris des engagements pour réduire leur empreinte carbone. 

Alors certes, l’impact carbone du cloud est loin d’être neutre. En revanche, plusieurs leviers sont activés afin d’en limiter son impact.

Mythe 2 : Les centres de données sont énergivores 

L’idée que tous les centres de données sont énergivores et dépourvus d’initiatives durables est souvent remise en question. 

Pourtant, de nombreux fournisseurs de services Cloud adoptent des mesures proactives telles que : 

  • l’utilisation d’énergies renouvelables
  • la récupération de chaleur 
  • l’optimisation de la gestion énergétique

Ces entreprises font de réels efforts pour réduire leur impact environnemental. Mais malheureusement la méconnaissance de ces avancées est encore trop présente. 

Un exemple d’entreprise en pleine transformation: Oracle. Engagée écologiquement, c’est à la suite de la COP21 que Oracle confirme vouloir réduire de 55 % ses émissions de carbone par unité d’énergie consommée d’ici 2025. De plus, elle s’engage à réduire de 26 % ses émissions de CO2 globales, en cohérence avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris.

Oracle a rédigé un Livre Blanc offrant des recommandations significatives sur les enjeux des métiers du numérique.
Ce document propose des perspectives éclairées sur des thèmes tels que la gestion de l’intelligence artificielle, le soutien aux agents et aux utilisateurs, les partenariats stratégiques, la protection des données, ainsi que la préservation de la souveraineté numérique.
En explorant ces différents aspects, le Livre Blanc d’Oracle offre une vision complète et des propositions constructives pour guider les acteurs du secteur numérique vers des pratiques plus responsables et efficaces.

Découvrez le livre blanc.

Mythe 3 : Le Cloud ne contribue pas à la préservation de l’environnement. 

Certains estiment que le Cloud ne joue aucun rôle dans la préservation de l’environnement. Cependant, il est important de reconnaître les avancées en matière de durabilité que le Cloud Computing apporte.

  • Une meilleure gestion des ressources et une optimisation énergétique. Les systèmes ERP basés sur le cloud permettent aux entreprises d’accéder à un certain nombre d’avantages via l’internet: optimisation des processus de gestion, l’intégrité et unicité du système d’information, la cohérence et homogénéité des informations, un contrôle centralisé de l’entreprise, etc. 
  • Une collaboration mondiale et une réduction des déplacements. Les plateformes cloud facilitent la collaboration à distance et la gestion de projets en ligne. En permettant aux individus et aux entreprises de travailler de manière efficace sans avoir à se déplacer physiquement, le Cloud contribue à la réduction des émissions de carbone liées aux déplacements professionnels.
  • Développement de technologies durables. Les fournisseurs de services cloud investissent dans le développement de technologies écoénergétiques. C’est le cas de Oodrive, entreprise spécialisée dans les solutions de gestion de données et de partage sécurisé basée sur le Cloud. Pour retrouver leurs initiatives les plus marquantes, rendez-vous sur leur page. 

L’analyse de ces mythes à pour but de comprendre la réalité de l’impact écologique du Cloud.

Réalité de l’empreinte carbone du Cloud 

Analyse de l’empreinte carbone du Cloud

1%. C’est l’empreinte carbone mondiale des centres de données. 

En effet, lorsque l’on examine les émissions directes du Cloud, il est renseigné que les centres de données et les réseaux informatiques représentaient (en 2020) environ 1% de la consommation énergétique mondiale. 

Cette information, datant de 4 ans maintenant, est aujourd’hui presque identique du fait que l’empreinte carbone n’évolue guère au cours de notre décennie. Et pourquoi ? 

Parce que les leaders de l’industrie, voulant se protéger de la volatilité des prix de l’énergie et désireux de renforcer leur image d’entreprises responsables, se tournent vers les énergies renouvelables. (Informations plus détaillées dans la 3ème partie)

Pour revenir à la réalité de l’empreinte carbone du Cloud, notons que ce 1%, qui peut quand même sembler important, est nettement inférieur à d’autres secteurs. 
Par exemple, le transport est responsable d’environ 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 

Les impacts à prendre en considération

La durée de vie des équipements.

Contrairement à la croyance populaire selon laquelle les équipements du Cloud deviennent rapidement obsolètes, il s’avère que leur durée de vie est relativement longue. 

En effet, selon une étude menée par l’International Energy Agency, la durée de vie moyenne des serveurs dans les centres de données est maintenant d’environ 7 à 10 ans. Ainsi, cette durée de vie relativement longue contribue à atténuer l’impact environnemental en réduisant la fréquence de remplacement et en prolongeant l’utilisation des ressources existantes. 

Pour mettre en contexte cette durée de vie, comparons la avec d’autres équipements technologiques. Les smartphones, par exemple. Ceux-ci ont une durée de vie qui dépend de la marque, mais en moyenne, elle serait de 2 à 3 ans. (Si vous voulez en savoir plus sur la durée de vie des smartphones, nous vous invitons à consulter ce site

Cette disparité souligne la différence significative dans les cycles de renouvellement entre les équipements destinés aux centres de données et ceux destinés aux consommateurs individuels.

La gestion des déchets électroniques.

Voici un autre impact majeur à prendre en considération.
Alors qu’en est-il de ceux dans les centres de données? 

Les équipements électroniques contiennent des déchets informatiques tels que le plomb, le mercure et le cadmium. Si ces déchets ne sont pas éliminés de manière adéquate, ils peuvent entraîner une pollution de l’air, de l’eau et des sols, ainsi que des risques pour la santé humaine. 

Les équipements tels que les serveurs, les commutateurs ou les routeurs deviennent obsolètes au bout d’un certain temps, et doivent être remplacés. Dans ce cas, il faut également avoir une gestion appropriée de ces équipements pour éviter leur accumulation dans les décharges.  

D’ailleurs, les data centers sont confrontés à une problématique: l’absence d’une filière mainstream de recyclage dédiée à leurs équipements. Contrairement à d’autres appareils électroniques, tels que les smartphones ou les ordinateurs, qui peuvent souvent être recyclés via des canaux grand public comme LeBonCoin ou les plateformes de recyclage. Les équipements des data centers nécessitent souvent des processus de recyclage spécialisés en raison de leur taille et de leur complexité. 

Cette lacune dans la gestion des déchets des data centers souligne l’importance d’une collaboration entre les acteurs de l’industrie, les gouvernements et les organismes de recyclage pour développer des solutions durables et efficaces

Les acteurs principaux

Avant d’analyser les actions mises en place par les acteurs principaux, comparons avec d’autres équipements. 

Les smartphones, ordinateurs et appareils électroménagers sont mis à la portée de tous. Et ayant une durée de vie bien plus courte que les équipements des centres de données, leur quantité de déchets générée est bien plus importante. 
De plus, la gestion des centres de données est professionnelle, elle est donc plus surveillée. Des mesures pour réduire leurs empreintes carbone et minimiser leur impact sur l’environnement les distinguent des autres déchets électroniques. 

Et voici à présent des exemples de centres de données et de ressources qui mettent en œuvre des mesures pour réduire leur empreinte carbone. 

EntrepriseEngagement pour la neutralité CarboneMesures pour réduire l’empreinte carboneInitiatives durables 
AmazonAtteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Investissements massifs dans des solutions de décarbonation. Principal acheteur d’énergie renouvelable au monde en 2020. Prévoit d’alimenter les Datacenters à 100 % avec de l’énergie renouvelable d’ici 2025. Participation au Climate Neutral Data Center Pact.AWS (Amazon Web Service) a lancé le Climate Neutral Data Center Pact, une initiative européenne. Application « Carbon Footprint Calculator » pour les clients depuis mars 2022.Alimentation prévue des Datacenters avec 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2025.
MicrosoftObjectif : Alimenter tous les Datacenters à 100 % avec des énergies renouvelables d’ici 2025. Mise à disposition du Sustainability Calculator pour les clients Azure. Travaux sur une méthodologie pour évaluer les émissions indirectes.Sustainability Calculator pour suivre les émissions de carbone des services Azure. Publication transparente des calculs d’empreinte carbone.Mesures prises pour réduire l’impact environnemental des infrastructures.
GooglePrétend être neutre en carbone depuis 2007. Engagement à alimenter tous les centres de données avec une énergie décarbonée 24/7 d’ici 2030. Investissements dans des centres de données plus efficaces.Centres de données deux fois moins énergivores qu’un centre de données classique. PUE inférieur à 1,10. Suite d’outils Carbon Sense pour mesurer l’empreinte carbone.QObjectif : Optimiser les centres de données pour consommer moins d’énergie. Propose des outils pour mesurer l’empreinte carbone.
Quelques actions mises en place par Amazon – Microsoft – Google

Solutions et perspectives durables

Initiatives et pratiques durables

Initiative Climate Neutral Data Centre Pact 

Le “Initiative Climate Neutral Data Centre Pact”. Ce pacte réunit des entreprises européennes du Cloud qui s’engagent à rendre leurs centres de données climatiquement neutres d’ici 2030. Il offre un exemple d’initiative collective pour réduire l’empreinte carbone du secteur. 

LEED

Leadership in Energy and Environmental Design. Le standard LEED offre une certification pour les bâtiments durables, y compris les centres de données! Une initiative tangible pour promouvoir l’efficacité énergétique et la durabilité dans la construction et l’exploitation des centres de données. Pour en savoir plus : article ici.

PPA 

Les contrats PPA (Power Purchase Agreement). De plus en plus d’entreprises du Cloud s’engagent à utiliser des énergies renouvelables pour alimenter leurs centres de données. Ainsi, ils garantissent l’utilisation d’une électricité propre et contribuent à réduire leur empreinte carbone. 

Greenpeace: Clicking Clean Report 

Le rapport annuel de Greenpeace : Clicking Clean Report. Ce rapport évalue les pratiques des grandes entreprises technologiques en matière d’utilisation d’énergies renouvelables dans leurs opérations Cloud. Il peut vous fournir des données sur les entreprises les plus engagées dans la réduction de leur empreinte carbone.

Technologies et approches durables 

Les centres de données sous l’eau

Placer des centres de données sous l’eau est une approche innovante et durable, que Microsoft Research explore dans son projet Natick. Ce projet explore la faisabilité et l’efficacité des centres de données sous-marins pour réduire l’empreinte carbone du Cloud. 

Pourquoi cette idée de placer les centres de données sous l’eau? 

Pour résoudre plusieurs problèmes liés au refroidissement des serveurs informatiques mais pour offrir aussi d’autres avantages. 

D’abord, le refroidissement naturel évite l’utilisation de systèmes de refroidissement énergivores. Ensuite, pour la réduction de l’empreinte environnementale: en utilisant l’eau de la mer ou de grands lacs pour refroidir les serveurs, la consommation d’énergie de refroidissement est nettement réduite. 

Aussi, il peut s’agir du gain d’espace et de ressources terrestres, qui peuvent être limités et coûteux. 

La protection contre les éléments naturels  est également une raison très importante. Les centres de données sous-marins peuvent être conçus pour être plus résistants aux catastrophes naturelles telles que les tempêtes, les inondations ou les séismes, offrant ainsi une meilleure sécurité pour les équipements informatiques sensibles.

En résumé, placer des centres de données sous l’eau offre une approche innovante et durable pour répondre aux besoins croissants de calcul informatique, tout en minimisant l’impact sur l’environnement et en optimisant l’utilisation des ressources disponibles.

L’Intelligence Artificielle 

L’utilisation de l’analyse des données et de l’IA permettent d’optimiser et de surveiller en temps réel la consommation d’énergie des centres de données. Ainsi, elles identifient les opportunités d’efficacité énergétique et les possibles réduction des coûts. 

Google continue à développer et à déployer des solutions basées sur l’IA pour réduire l’impact écologique du Cloud. Google veut optimiser le refroidissement de ses centres de données. Son approche utilise des algorithmes d’apprentissage automatique pour prédire et ajuster la température des centres de données de manière dynamique, ce qui permet des économies d’énergie significatives. (pour en savoir plus

Autre exemple: IBM a intégré des capacités d’IA dans sa plateforme Watson. Le but étant d’ aider les entreprises à optimiser leurs opérations de centre de données et à réduire leur impact écologique. En utilisant l’analyse prédictive et l’optimisation des ressources, Watson peut identifier les inefficacités. Il recommande des ajustements pour réduire la consommation d’énergie et minimiser l’empreinte carbone associée aux opérations informatiques.

Microsoft a également investi dans des solutions d’Intelligence Artificielle pour améliorer l’efficacité énergétique de ses centres de données Azure. Leur approche utilise des algorithmes d’apprentissage automatique pour prédire la demande de charge et optimiser les opérations de refroidissement et d’alimentation. 

Ce qui se traduit par des économies d’énergie et une diminution de l’empreinte carbone des centres de données. Ainsi, Microsoft contribue à réduire l’impact écologique du Cloud. 

Conclusion

Rappel des Mythes vs Réalité

MYTHERÉALITÉ
Le Cloud est le principal pollueurLe secteur du Cloud représente une faible fraction des émissions mondiales de carbone, bien loin des secteurs de l’énergie et du transport. 
Tous les centres de données sont énergivores et dépourvus d’initiatives durables. De nombreuses entreprises adoptent des mesures proactives pour réduire leur empreinte carbone, telles que l’utilisation d’énergies renouvelables et l’optimisation de la gestion énergétique.
Le Cloud ne contribue pas à la préservation de l’environnement. Le Cloud offre des avancées significatives en matière de durabilité, notamment grâce à une meilleure gestion des ressources, une réduction des déplacements et le développement de technologies écoénergétiques.

Après avoir démystifié les idées préconçues et analysé l’empreinte carbone du Cloud, il est important de comprendre que l’impact écologique de cette technologie est plus complexe que ce que les clichés véhiculent. À cet égard, il est essentiel de reconnaître que le Cloud computing n’est pas le principal contributeur aux émissions de carbone. De nombreuses initiatives sont en cours pour réduire son empreinte environnementale.

Aujourd’hui, il faut dépasser certaines perceptions et reconnaître que le Cloud peut également jouer un rôle dans la préservation de l’environnement. 
Il est également nécessaire que les acteurs du secteur continuent d’innover et de collaborer pour promouvoir des pratiques responsables. 

Cela inclut l’adoption généralisée d’énergies renouvelables, la mise en place de programmes de recyclage des équipements électroniques et le développement de technologies plus efficaces et respectueuses de l’environnement.

Notre impact

En tant qu’utilisateurs et consommateurs de technologies, nous avons également un rôle à jouer. En choisissant des fournisseurs de services Cloud engagés dans des pratiques durables, nous pouvons contribuer à réduire l’impact écologique du Cloud. De plus, adopter des comportements responsables dans notre utilisation quotidienne des équipements technologiques est également essentiel dans cette démarche.

De plus, il est important de souligner que l’utilisation de solutions SaaS (Software as a Service) pour différents services, plutôt que de développer des logiciels à partir de zéro, permet de mutualiser les usages. 
Cela évite ainsi de créer de multiples instances d’hébergement pour des solutions déjà existantes, contribuant ainsi à une utilisation plus efficace et économe des ressources du Cloud.

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